C’était une grand-mère modèle, je l’ai perdue dans les méandres de FB. Pourtant, elle avait l’air sympathique avec son beau minois sur la photo. Je crois qu’elle me prenait pour un fou, sans doute hermétique à mes textes et beaucoup à mon humour. J’ai déposé des fleurs devant mon ordinateur et je me suis mouché pendant que je pleurais. C’était une femme charmante, toujours à sourire, elle dégrénais des sourires comme les pistoleros dégrènent leurs armes dans les villages poussiéreux du grand ouest. Elle avait une voix qui te transportait. Un jour, je crois, elle a été contrariée. On peut avoir des divergences d’opinions et rester amis. Mais elle pensait avoir toujours raison et puis elle avait le cœur glacial à cause d’un chemin de vie un peu calamiteux. Mais je n’y étais pour rien…Aujourd’hui, je pense que ça ne va guère mieux pour elle, mais tant pis ! C’était un type qui répétait « je suis cool », tout le temps et je suis « gentil », certainement pour s’en convaincre. Il n’était ni l’un, ni l’autre. Il avait par contre beaucoup d’estime pour lui. Je pense qu’il doit en ce moment être en train d’ajuster sa cravate en se répétant « je suis cool, je suis gentil ». J’en oublie beaucoup, des personnes désespérées avec lesquelles nous n’étions sans doute pas assez à l’écoute. Parties sans un petit signe d’adieu, un truc digne et beau. Je pars avec mon baluchon d’ennuis, nul ne paraît me comprendre. Et puis il y a moi…Je tremble. « Vais-je répondre aux notifications, écrire sur un mur ? » sans froisser qui que ce soit ? Entre nous, je n’ai pas les guibolles flageolantes, je continue, j’avance et j’essaie d’être moi-même après je ferai le décompte, pour me distraire des disparus de la toile.
Ricardo SANTIAGO le 28 octobre 2013
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