C’était trop beau, ça ne pouvait pas durer. Le calme, la paix, être serein, paisible. Il ne faut pas, surtout pas. C’est mieux les querelles, les chausse-trappes, les bassesses, c’est plus amusant de se faire du mal plutôt que du bien. Je sors le drapeau blanc, encore une fois. Arrêtez ! Je n’en peux plus. J’ai payé, c’est bon. Les scandales, les pleurs, on se déchire, on ne s’aime pas. On gène, on nous met dehors parce que on est de trop. Ça hurle dans tous les sens et moi avec mon drapeau blanc, j’ai l’air tellement stupide. J’essaie de parlementer, comme les gentils cowboys avec les indiens, je dégaine le calumet de la paix mais ils ronchonnent dans leur coin. La situation est électrique la haine fait place net sur son chemin, les ressentiments s’amoncèlent. Quelle solution pour stopper cette infernale machine qui te broie, cette violence qui soudain explose ? Laissez-moi ! Je ne participerai pas au lynchage. Aujourd’hui c’est lui et demain peut-être moi. Je connais cette infernale ritournelle. Les visages sont si laids déformés par les plus bas instincts, la lumière happée par l’obscurité, inquiétante, la mort qui rode exultant en songeant aux prochaines victimes de sa faux. Je fais table rase. Non ! Non ! Et Non ! Je m’éloigne doucement, je les laisse exprimer leur colère, qu’elle explose, je vais être spectateur. Tout finira par s’apaiser, je n’aurai, moi, aucune cicatrice, pas la moindre blessure, je serai en paix. Ils finiront par s’éloigner, le cœur lourd à tout jamais. Ils s’interrogeront longtemps, qui est responsable ? Qui a ouvert les hostilités ? Ils n’en savent rien. Ils s’en veulent sans doute d’avoir été si loin. Maintenant ils se regarderont différemment, sans grande bienveillance. Humiliés. Ricardo SANTIAGO le 16 novembre 2013.
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