Retour à la dure réalité. Crétins superposés sur un strapontin. Pas des vieux, non deux jeunes, plein de gens. Je pense qu’ils se foutent de savoir qu’ils gênent tout le monde. Retour perdant, ça ne sent plus très bon. Je travaille, à côté ça discute, des heures à bavasser avec son portable. Un flot incessant de banalités. Je grince mais j’avance, Dieu saura reconnaître les siens. Je sirote un café, cinq minutes de pause. Je rêvasse, je vois des anges partout. Sur la machine à distribuer des boissons, sur les fauteuils, au fond du couloir. Je vais à leur rencontre. Personne d’autres que nous. Ils me fixent avec cet air de compassion étrange. Le temps s’est figé. Je me frotte les yeux, ils sont bien présents ils battent des ailes, doucement. Gracieusement. « J’ai beaucoup de choses à vous demander » Ils ont une grâce incroyable. Aucun sentiment négatif n’émane d’eux. Leur altruisme me frappe, je n’ai jamais rien vu de tel. Je suis saisi d’une émotion qui m’enserre la gorge. Parce qu’avec eux, la méchanceté, la mesquinerie, les bassesses, sont des éléments qui n’existent pas dans leur univers. Dehors, par la fenêtre, il fait sombre, mais là, je suis baigné par une lumière douce et réconfortante. Ils n’ouvrent pas la bouche. Mais je vois. Des années de violence, je sens toute la souffrance qui les envahit alors que défilent devant moi les pires horreur. Je perçois leur abattement. Puis, j’aperçois deux êtres qui s’aiment des enfants qui jouent, des personnes qui tendent leurs mains à d’autres qui sont à terre. Tout n’est pas perdu, alors ? Je suis seul avec mon gobelet. Un courant d’air.Je reviens dans mon bureau. Je suis apaisé, j’ai vu des anges, j’ai vu des lendemains heureux…Ricardo SANTIAGO le 03 janvier 2014
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