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Et il resta là, elle s'éloignait à tout jamais.
Quand on abandonne une jolie fleur, qu'on ne s'en préoccupe pas, qu'on la néglige elle s'accroche à la vie, elle ne veut pas flétrir, elle se détourne de celui qui ne se soucie plus d'elle et elle part se nicher dans d'autres bras...
Elle avait une bouche dessinée par un artiste particulièrement inspiré, deux grands yeux de biche d'un bleu profond et un petit corps aux courbes avenantes.
Au début, il n'osa pas trop lui parler se contentant de timides sourires mais un jour il se décida à lui adresser la parole.
Elle sembla flattée mais lui indiqua qu'elle était mariée, saisi par un culot qu'il ne se connaissait pas , il lui dit que malgré tout, il pouvait boire un café un soir, elle accepta.
Ainsi, débuta cette histoire... ils se virent plusieurs fois, elle s'ouvrit à lui, lui racontant son couple qui périclitait, son mari souvent absent, elle se sentait seule, il comprit que cette fille était un cœur à la recherche d'un peu de chaleur.
Il goûta à la saveur de sa bouche, puis ils s'enfermèrent dans une alcôve...Il fut un peu maladroit puis une fois que les deux cœurs retrouvèrent un rythme plus calme, elle le regarda et lui dit qu'elle n'aurait jamais cru qu'elle pouvait faire l'amour avec un autre homme que son mari...
Les rendez-vous s'enchainèrent, de plus en plus intenses, ensuite dans la rue, ils se quittaient comme si de rien n'était.
Finalement, il ne savait pas grand chose sur elle, elle se gardait bien de trop en dire avec sa voix douce, seul importait ces rendez-vous où il est bien inutile de trop en dire.
Le mari sentit un soir, comme un courant d'air froid qui le glaça, sa femme ne le regardait plus comme avant, elle était moins prévenante, distante...
Le soir quand le sommeil ne veut pas vous investir, ses yeux étaient rivés au plafond, elle à ses cotés, tournée, ils étaient devenus comme deux inconnus.
Il songea à sa fille, à ce que fut son couple, les premières années où on ne voit que celle qu'on aime puis le poids des habitudes, la promiscuité, qui tue peu à peu un couple.
Elle pensait à ses heures passées avec son amant, la force de leurs étreintes, la chaleur des corps qui s'unissent, le bien être ensuite...Mais sa vie ? Tout ce qu'elle avait construit avec son mari ?
Elle avait l'impression d'être dans un bateau fou qui chavire et dont elle n'avait plus le contrôle, c'était ça son couple après toutes ces années.
Elle se retourna, son mari ne dormait pas, ce soir, ils firent ce qu'ils ne faisait plus vraiment depuis longtemps...Ils parlèrent.
Et il resta là, elle s'éloignait à tout jamais.
L'amant abandonné, la belle retournant à sa vie, à son mari...il resta seul avec devant lui deux tasses de café...
Ricardo SANTIAGO.
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