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Un foyer

par chroniquesterriennes.over-blog.com 29 Avril 2014, 05:56

Un foyer

Un foyer, un père, une mère, vous et moi. Une grande maison, spacieuse, chaleureuse, idéale pour bien commencer dans la vie. Maman et papa travaillent. Ils s’occupent bien de nous. Ils sont attentifs à nos études. Souvent, ils nous embrassent, nous enlacent, ils nous aiment toujours. Leurs regards bienveillants nous transportent et nous construisent un avenir rayonnant. Nous jouons, aux cowboys et aux indiens, nous arrachons les bras de vos poupées, vous nous poursuivez. Quelques fois, on se chamaille mais pas souvent. Quel bonheur d’avoir une famille ! On lutte contre nos peurs, on se rassure, on combat les fantômes quand les lumières sont éteintes.J’ai un peu peur de vous perdre, je dois bien vous l’avouer.. Je me blottis contre vous, pour être rassuré. Chaque jour est une fête, simplement parce que vous êtes là. Un frère, deux sœurs et moi. Deux filles et deux garçons, le bel équilibre. Je vous imagine, plus tard avec vos enfants. S’aimera-t-on toujours autant ? Je n’ose pas me transporter trop loin dans le temps. Je ne veux pas imaginer mes parents âgés, cheveux grisonnants, faibles. La mort me fait peur. On se retrouvera là-haut ? Le plafond est tout blanc. Les lits sont rangés en lignes, à perte de vue. Les rideaux sont lourds mais des raies de lumière entre les intersites se glissent. J’ai froid. Le matelas n’est guère épais. Je me retourne, un camarade dort à points fermés. A gauche, un autre enfant, lui aussi égaré dans ses chimères. Les draps sont glacés. Je n’aime pas ces immenses murs dont je me sens prisonnier. Je suis écrasé par des fenêtres effrayantes. Dans le vide, je cherche une main pour me sortir de là, mes doigts se referment sur du vent. Alors je me pose sur le dos. C’est si inconfortable cette couche. Je m'évade. Je retrouve mes sœurs, mon frère,papa, maman, enfin tous réunis. Je me sauve de cette prison. Je m’invente la famille idéale. Des gens qui me chérissent. Pas comme ceux qui m’ont abandonné ici. Le gamin d’à côté sanglote. Je m’approche de lui, je le prends dans mes bras. Je le serre très fort. Texte Protégé Copyright © 2014 Ricardo SANTIAGO

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