Demain sera une belle journée !

J’ajuste le curseur afin d’être à 100% de mon format A4. Bien. Ce texte restera (comme les autres) dans quelques mémoires (une ou deux). C’est lundi !

Je pourrai comme au comptoir, gloser sur mon week-end. Des arbres que j’ai abattus à coups de tronçonneuse.

Quel divin plaisir que de m’appesantir sur les saucisses que j’ai ingurgitées. Sans trop savoir ce que j’ai réellement mangé. Car qui sait de quoi est composée une saucisse ?

Du cochon (peu), des colorants (beaucoup), des conservateurs, agents de synthèse et autres saloperies qui nous bousillent chaque jour de l’intérieur.

Le lundi, je ronchonne, je ne raconte rien des courses chez Carrefour, du dépoussiérage de l’appartement, ni du nombre de toiles d’araignées que j’ai retiré.

Tout comme j’évite d’aborder les disputes avec mon épouse qui dans quelques mois ne le sera plus.

Ignorer également les insupportables marmots ingérables depuis des années.

Pourtant tout avait bien commencé, comme dans l’amour est dans le pré.

Cherchant « l’âne » sœur (oui ! oui) et le trouvant dans un petit bal du samedi soir.

A l’époque j’étais jeune et j’avais le corps beau (vanne datant de 1934). Ma Ginette sentait le miel et avait la peau douce comme un adoucissant.

On a dansé toute la nuit sous des airs d’accordéon, la suite est d’un intérêt variable.

Mais, c’est lundi pas très enclin à m’épancher.

Si on discutait des poulets en batterie ?

Pauvres bestioles gavées, confinées, picorant tout le long de la journée.

Voilà ! Je voulais prouver à la face du monde que même les rimes en « é » ne me faisaient pas flipper.

Que j’étais capable, moi, d’arracher un semblant de sourire au lecteur assombri.

Que de 2 lecteurs, je passerai à 4 puis 8, puis 16 (je ne connais que les multiples de 2).

Que sans coucher avec personne, j’y arriverai. Que dans un ou deux ans, je serai l’écrivain qui compte (un, deux, trois et quatre).

Que dans 10 ans, je serai LA référence littéraire, le maître étalon de la littérature française.

Et tout cela comment ???

En bafouillant un récit sans queue (mais pas sans "que") ni tête.

Je suis aussi capable de raconter n’importe quoi, comme le plus médiocre homme politique et d’en vivre !

Ce lundi, je renais de mes cendres ! Demain sera une belle journée !!!

Texte Protégé

Copyright © 2014
Ricardo SANTIAGO

Comments

[L'ombre de lumière]

Parfois, rester humble n'est pas une chose insurmontable à réaliser. Pourquoi s'en priver? La modestie paie parfois et sur un texte médiocre comme celui-ci, elle serait de mise.