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Le papillon

par chroniquesterriennes.over-blog.com 5 Mai 2014, 20:04

Le papillon

Petit papillon aux ailes multicolores et fragiles, tu es mon dernier ami. Bel éphémère quand tu t’envoleras, je sais que je m’éteindrai .Alors je te retiens un peu. Laisse-moi encore admirer ton vol léger. J’aimerais être comme toi, insouciant de demain. N’apporter autour de moi que la chatoyante beauté de mes ailes. Je te parle parce que je suis seul. J’avais avant une belle famille, des enfants joyeux et une épouse et tous me disaient qu’ils m’aimaient. Le soir quand je rentrais, ils étaient là. Si tu savais à quel point ma vie avait un sens. Je regardais grandir ma fille et mon fils. Au début ils étaient mignons et presque dociles. Ils venaient se réfugier contre moi quand ils avaient peur dans le noir. J’étais une personne importante à leurs yeux. Me femme aussi se blottissait quand la nuit étendait son manteau d’étoiles. On se disputait comme tout couple puis on se pardonnait dans la douce chaleur de notre chambre. Dans ces moment-là, j’avais cette sensation de légèreté, de bien être, un instant d’éternité, une illusion. Les gamins d’hier sont devenus des ados lassants indisciplinés et nous de vieux cons. Dans le tumulte, j’avais parfois cette envie de partir mais c’était plus de la lâcheté, que de la lassitude. J’ai tenu la barre, presque évité que mon couple n’explose et les mômes devinrent des adultes et un jour après un dernier baiser, ils s’en allèrent faire leur vie. Un peu de quiétude ? Le soir, on se retrouvait avec mon épouse, trop d’années passées ensemble, plus rien à se dire. Plus de passion qui nous anime et panse nos plaies. Je me suis fourvoyé dans des amours impossibles et un jour l’appartement était vide et froid, j’étais seul. Ma fille, mon fils sont mignons, ils m’envoient parfois une carte pour mon anniversaire ou pour le jour de l’an. Mais dès que j’ai besoin de réconfort, ne répond plus qu’un lourd silence de mort. Voilà ! Papillon. Je vais comme toi prendre mon envol. J’espère que ma famille aura quelques larmes à verser quand je serai parti. Mais avant laisse-moi te raconter encore. S’il te plait.

Texte Protégé
Copyright © 2014
Ricardo SANTIAGO

Le papillon

commentaires

D
Émouvant ...
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S
Que de tristesse. :'(
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