Que personne ne lise !

Que personne ne lise !

Les gars, ils se demandaient comment je faisais.

Ils disaient que j’étais mauvais et même je les soupçonnais de ricaner derrière mon dos.

Pourtant je marquais des dizaines de buts.

Je courais comme une gazelle ou un tigre (c’est mieux) et je nichais le ballon dans les filets.

J’étais le roi du ballon rond sans un rond.

Ma vie était ainsi faite.

Laborieuse et ingrate.

Ils auraient dû apprécier le butteur et pas forcément le technicien.

L’important n’était-ce pas de gagner ?

Au travail c’était pareil. Rien à faire. J’engrangeais mais nul ne s’en souciait.

Je gardais le cap, la motivation, pendant que Madame X s’encanaillait.

Madame X était une sainte, sœur sourire. Enfin sainte et sainte font dix.

Bref, autour de moi les portes claquaient et je continuais comme au foot, enthousiasmé.

Qu’en tirais-je comme bénéfices ? J’étais harcelé par une harpie qui avait décidé de me briser.

Je transformais le métal en or mais la sorcière ourdissait mille plans pour m’anéantir

C’était le foutoir.

La vieille finit par se prendre les pieds dans le tapis.

J’ai beaucoup aimé. Elle a roulé sur 25 étages pendant que Mme X se flagellait pour que Dieu pardonne ses pêchers.

Au rez-de-chaussée, la furie pouvait voir son dos, la tête à l’envers.

Je ne me laissais pas distraire pour faire rire mes 12 lecteurs habituels.

Je présentais mes œuvres, des dizaines de lingots en or.

J’espérais quelques menus récompenses mais j’essuyais des mines brigues

J’étais dépité universel.

Je rentrai chez moi, espérant au moins que mes quinze enfants seraient fiers de moi.

Que nenni !

Ils jouaient à la PS. Peu intéressés par mon labeur.

Ma femme avait invité Mme X qui entre deux sanglots narrait par le détail ses turpitudes.

Décidément j’avais pas une vie facile, tiens..

Texte Protégé

Copyright © 2014
Ricardo SANTIAGO