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Récit d’un dimanche gris

par chroniquesterriennes.over-blog.com 21 Décembre 2014, 16:49

RECIT D'UN JOUR PARTICULIER

Je me blottis sous tes ailes.

Tu m’as dit " Cesse de te soucier de la misère du monde ".

D’un claquement de doigts, tu as balayé ce décor sinistre.

C’était, je ne sais plus quel jour, d’ailleurs le temps n’avait guère d’importance.

J’avais ce voile devant les yeux, cette nostalgie que je trainais comme un boulet.

Tu l’as déchiré et les bouts d’angoisses se sont éparpillés.

Se dessinait ainsi un paysage accueillant.

La pluie ruisselait comme des éclats de diamant tombés des cieux.

L’herbe était tendre, matelas confortable sur lequel nous rêvions.

Soudain la peinture de la voute devint bleue.

L'astre solaire distillait une chaleur bienveillante.

Nous n’avions plus d’entraves, plus de tracas qui brouillent nos esprits.

La mer s’étalait comme un tapis scintillant à perte de vue.

Des dunes émergeaient courant à l’infini.

Posée sur le sable, une cruche d'eau fraiche.

Au fond, il n'en fallait guère plus pour nous rendre heureux.

La ville a soudain tissé sa toile.

Des bâtiments sombres où luisent de pâles loupiotes se dressaient.

Des nuages de coton menaçants, grondaient.

J’avais peur, tu t’étais éloignée et je revenais vers la sinistre réalité.

Je transperçais la foule, comme un fantôme.

Dans le métro, nous étions avalés dans des couloirs sans fin.

Finalement, je suis parvenu chez moi.

J’ai croisé à l’entrée des jeunes qui fumaient et braillaient.

Ils m’ont toisé avec cette agressivité toute gratuite qui fait jouir leur pauvre esprit.

L’ascenseur m’a conduit à l’étage, clef dans la serrure, je referme la porte derrière moi.

J’ouvre machinalement la télé, je ne regarde même pas les images qui défilent.

L’appartement suinte l’ennui, la solitude, j’ai le vertige.

Je me suis affalé sur le canapé élimé et j’ai sangloté.

Des cris s’élèvent d’en bas, une lumière aveuglante enveloppe l’environnement.

Les voyous fuient, ils pleurnichent comme des mômes.

Ils dégagent comme une nuée d’insectes.

Un bruit fracassant, « tu es là ! ? »

Tu me tends la main, tu souris, tu es puissante, rien ne peut te vaincre.

La fenêtre baille et tu m’arraches du sol.

Je sais désormais que dans cet enfer, jamais je ne reviendrai.

Texte Protégé Copyright © 2014 Ricardo SANTIAGO

Récit d’un dimanche gris

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