Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Entre deux rives

par chroniquesterriennes.over-blog.com 23 Septembre 2015, 07:08

Tu m’as donné rendez-vous dans cette somptueuse chambre d’hôtel et tu me toises avec une gourmandise certaine.

Tu es vêtue d’une longue robe qui descend jusqu’à tes pieds et qui te moule laissant deviner une poitrine ronde et des fesses rebondies du plus belle effet.

Par la fenêtre, j’aperçois Paris, ses toits en zinc qui s’étendent à l’infini et dominant ce décor idyllique, la Tour Eiffel qui flirte avec le ciel bleu.

Le lit paraît douillet, j’aimerais m’y allonger, un peu, pour me reposer.

Sur les murs des oiseaux multicolores prennent leur envol, dans un décor délicat de plantes qui grimpent vers le plafond.

Le parquet d’un bois exotique chaleureux, donne le ton à un environnement dans lequel on se sent en sécurité et apaisé.

Perdu dans mes réflexions, dans ma contemplation, je n’ai pas prêté attention à ton approche féline.

Ta main a saisi mon épaule, tu plantes ton regard aux teintes vertes dans mes yeux, le temps stoppe sa course.

Je savoure tes premiers baisers et promène mes mains sur les courbes de ton corps.

Un peu intrigué, très gourmand, par où débuter cette quête amoureuse, quel fruit goûter en premier ?

Ta peau est suave, je la picore en soulevant le long de tes cuisses, ta robe, j’approche doucement vers ta source où je puise sans précipitation ton miel onctueux.

Je rejoins tes lèvres, jolis pétales de rose, ta langue est indisciplinée, je tente de l’apprivoiser.

Nous sommes posés sur ce matelas, on dirait un gros nuage, nous vivons l’instant au-dessus du monde.

Noués, nous fusionnons, ton chant de sirène me motive à aller toujours plus loin.

Une mélodie nous berce de notes subtiles de tendresse et d’amour.

L’émotion est mon moteur, j’en oublie les tracas qui m’empoisonnent.

Nos vêtements chus sur le sol dessinent des formes étranges et colorées, la lumière du soleil, comme un signe céleste pourfend les carreaux.

J’atteins les sommets des plaisirs énigmatiques que Dieu nous a offerts.

Tu me souffles des mots d’amour, je vogue sur la rivière tranquille qui me conduit vers une sérénité indéfectible.

Puis, des images s’entrechoquent, magma de personnages sortis de nulle part, d’environnements disparates, de situations banales ou extraordinaires.

Je tombe en tourbillonnant, telle une plume, léger mais étourdi, où suis-je ?

J’ouvre les yeux, tableau blanc, uniformément blanc, deux lits étroits, l’un contre l’autre.

Une main me tient, c’est toi. Rassurée, heureuse, je comprends.

Je conduisais, un moment d’inattention et ma voiture a quitté la route, brusquement.

Je ne te verrai plus, panique, résignation et l’engin se fracasse dans un éclat terrible de verre et de taule.

Puis, un affreux trou noir, ce songe merveilleux, ce film fou qui déroule…Et ce retour. Ta présence qui me réconforte, je revis.

Protégé Copyright © 2015 Ricardo SANTIAGO

Entre deux rives

commentaires

Haut de page