Merci de m'adresser ce sourire, un peu forcé, je n'en demande pas tant
Quand on me reçoit ainsi, qu'on ferme la porte, qu'on plisse des yeux, ce n'est pas bon signe
Les décisions de l'Olympe, je ne les connais pas, je ne suis qu'un pion sur l'échiquier
Et, on se garde bien de m'en dévoiler les mystères.
Ce matin, dans la rue, j'ai croisé des pauvres dans des cartons.
Samedi, d'autres, sous des tentes sur les bords de la seine.
On se dit que la vie est belle quand on dort entre quatre murs.
Mais malgré tout, malgré ce confort, l'édifice peut s'écrouler d'un coup !
Un tremblement de terre et nous sommes hébétés devant des ruines !
On me scrute, j'ai la sensation d'être une souris qu'un prédateur va dévorer.
L'utilisation d'un ton doucereux ne me rassure guère plus.
Où vais-je ? Dans quel état gère ?
Je garde un peu de mon humour, voyez-vous ?
On m'expose, donc, la situation, un coup de massue sur le citron, pour débuter en beauté
Puis on me réconforte, on compatit, après tout, les échecs sont traumatisants
Il faut, nonobstant, aller de l'avant, c'est à dire dehors, le plus loin possible
C'est la vie, parfois, même si vous êtes une vedette, le plus fort, le meilleur, on ne veut plus voir votre tête
Trop de rides, de cheveux blancs, d'embonpoint, d'intelligence, qui sait ?
On reste courtois en vous montrant la sortie, vous indiquant une nouvelle voie à emprunter
Et sinon ? Oui ! Si on s'accroche comme un naufragé sur son radeau ballotté par des vents menaçants ?
Guère probable qu'on soit là pour vous sauver.
Bien, je saisis mon baluchon, vogue vers de nouvelles aventures
En évitant quelques requins et en priant le Seigneur
Texte Protégé Copyright © 2017 Ricardo SANTIAGO
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