MOI, RICARDO, BEAU ET GENTIL

Alors que les reproches pleuvent sur Santiago, pour se détendre après avoir été tendu, il ouvre son poste de télé comme disent les vieux.

W n’ oeuf, la blonde est toujours présente sur ses hauts talons, les fameux talons d’Achille.

Les mal rasés, les chauves, les chauves sourient, les spécialistes du ballon rond, toute la famille est là !

Dans un stade surchauffé de smicards et autres pauvres, fous de foot, les millionnaires en crampons débarquent comme des gladiateurs.

Baisons leur les orteils, les mains mais pas le reste, nous ne mangeons pas de ce pain.

Les commentateurs sont chauds bouillants, ils trépignent…

Le match de pieds ballon va débuter, la pin up doit ,certainement, pendant ce temps se faire une beauté.

Puisque nous sommes entre nous, puis-je vous avouer quelque chose…Pas sur mon papa, Johnny, non ! Sur maman AV…

Maman qui n’est pas ma maman mais une ex-épouse peu affable.

Bref, elle revenait de la gym…Pouffant, poussive…

Ricardo (moi), bière à la main, piochant dans mon pot de cacahouètes…Je me régalais des joueurs musclés qui tapaient dans la boule qui roulait sans amasser mousse.

Ambiance Village people sous les douches.

Porte qui god save the queen, Maman apparait (tel le diable sortant de sa boite ), se rue sur mon écran plat comme disent les jeunes et l’éteint.

Ouais ! Ouais ! Je vous jure !

Sur la tête de mon cochon dingue, de mon lapin crétin…

S’en suivait, un combat dans la boue, sabre laser, jets de préservatifs…La guerre quoi !

!

Finalement, je caressais le cou de la colombe de la paix…Arrondir les angles..

Aujourd’hui ?

Je hurle comme un fou entre mes quatre murs, à chaque but je bondis..Les canettes de bières reposent sur le lino..

Ensuite, je les range bien, la fameuse mise en bière…

Personne pour m’arrêter..

Maman est partie avec son baluchon, disparaissant dans la brume campagnarde sous les vivas, des écureuils, des mésanges, des mulots, des bergers allemands, des taupes, des cerfs, des cerfs-volant, biches, oh ! Ma biche ! …..Et des pré-urbains qui ont retrouvé la quiétude dans le lotissement de l’amour.

« Si on allait, joyeux, scier dans les bois mes amis ? «

Texte protégé Copyright © 2018 Ricardo SANTIAGO