MA VIE 20

Tu dors sur la banquette du train, j’hésite…

Vais-je te suivre et tirer un trait sur ma vie d’avant ou revenir sagement dans le foyer familial ?

Défilent  dans ma tête, nos journées fastueuses, sans doute, trop nombreuses.

Les images de nos quelques nuits sous un ciel de soie charbonné où reposaient des diamants scintillants, ravivent des instants d’exception.

Tes poèmes enflammés me subjuguent toujours autant…

Rester ? Partir ? Les aiguilles dévorent les secondes….

Ta fougue, ta passion, ta famille chimérique…..

Tout m’agrippe à toi.

N’ai-je pas le droit au bonheur aussi ?

Tu ne m’abandonneras jamais, tu m’aimes trop..

Mon ange protecteur, ma belle au bois dormant, nos vies seront, désormais,  romanesques…

Le train nous secoue, la gare s’éloigne, mon choix est fait…

La campagne est un désert affectif, les champs de colza sont des amis silencieux, les forêts sont des sources de paniques.

C’était trop beau…Avoir accès à la félicité.

Les portes qui claquent et se referment sur une nouvelle solitude, sont un éternel recommencement.

La maison s’apparente à un mauselée, dont je suis le gardien.

Le jeu de cartes de mes fantaisies est en vrac…

Mes échecs sont comme des chiens écumants, prêts à me blesser et à balayer à tout jamais mes ultimes espérances.

Ma grande âme étais-tu un mirage dans lequel ma détresse s’est réfugiée.

Mes rêves s’égaillent,  poussés par le vent mauvais de mon affliction.

Je ne crois plus en l’amour.

Texte protégé Copyright © 2018 Ricardo SANTIAGO