Dimanche matin, prière, église, curé, bonne du curé.
Il pleut, il vente, gris, nuageux, le village est vide.
Adieu ! Chorégraphies effrénées.
Adieu groupe bigarré et gay.
Adieu village People !
Pour repas des saucisses dodues et grasses.
Elles sont côte à côte dans l’assiette.
Terrifiées à l’idée d’être mangées, elles tremblent que je tombe dans la démence des rimes en é.
Cassettes vidéos.
Comment ?
Ne vous ai-je pas expliqué que chez moi, pas le moindre CD, DVD, Blu Ray et Ray Ventura.
Que des vieilles VHS !
J’aimais beaucoup Jacques Martin pêcheur.
Il arrivait sur le plateau télé, mine réjouie, content de lui et on se le coltinait toute la journée.
C’était notre opium dominical.
Notre regard ne pouvait se détacher de l’écran télé et des vilaines rimes en é.
J’aimais plus particulièrement l’école des fans pour pédophiles refoulés.
Je vous remémore, l’émission…
Des gamins viennent meugler les chansons d’un artiste présent qui fait semblant d’être content d’être là.
Cette horreur, je me la passe en boucle.
Du masochisme.
Mon cerveau est fasciné, captivé.
Me voilà, jeune, un gros monsieur peu rassurant s’approche, l’haleine chargée.
« Ils sont où tes parents ? » demande-t-il ?
D’une voix tremblante je réponds, « Maman est là, pointant du doigts une femme dans la salle de spectacle et tous les soirs, j’ai un nouveau papa qui vient à la maison «
« Maman elle fait des tapins de Noël «
Jabba le Hunt, ricane un peu gêné.
« Comment tu la trouves Mireille Mathieu ? « Interroge le Martin.
« Elle est moche et elle pue des pieds « réponds-je.
Rire..Pub….Chant…J’assassine la chanson « Quand Paris de met en colère « .
La foule est hystérique, décidément, les gens n’ont pas d’oreille.
Pardon ! Je sors tout juste de ma cure Jacques Martin.
Ma boîte de VHS est posée non loin de la cheminée.
Dans l’âtre, les cassettes de Jacques sont vivement brûlées.
Il va falloir que je grandisse.
Balade sous la pluie, claquettes et mélodies, le Gene Kelly de Brie Comte Robert débarque.
Ricardo Santiago le 28 février 2019
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