Debout, tout de travers, en équilibre, pas de bol pour ce premier jour de la semaine.
Gloire au Seigneur !
Je fredonne à l’aveugle, en me balançant de gauche à droite et inversement.
Le public absent, immergé dans des portables est réfrigérant comme chez Vivagel bien sûr.
Pas grave !
Gare de l’Est, ligne 4, hommage à mes chanteurs favoris trépassés ou pas.
Me tenant à la barre, une pensée pour Johnny, Hardy, Pagny, Cordy…
Je larmoie, j’accumule des boulettes de kleenex qui viennent gonfler mes poches.
Dans la grande tour de verre, j’arrive éreinté avant même d’avoir commencé à travailler.
Pour me secouer, j’avale deux litres de café Grand père.
Une mixture amère, mais ça me colle une pêche d’enfer.
Je pianote frénétiquement sur le clavier usé de mon ordinateur.
Tellement électrisé par la caféine que ma nervosité indispose mes collègues.
Pour tenter de m’apaiser, course dans les couloirs en serrant des centaines de mains.
Je tremble, mon cœur va finir par lâcher, mort imminente. Bye ! Bye ! Monde cruel.
Inquiet, mon chef putatif me renvoie chez moi.
« J’irais bien refaire le chemin à l’envers » disait Dave.
J’adore la Star académie et la variété éventée.
Survolté, retour dans ma campagne, bonjour vaches, veaux, brebis, mouton, Michels, bergers.
Je me déshabille et saute sur le matelas sous le regard admiratif de Madame O qui tricote des pulls pour l’hiver, un fait d’hiver en somme.
Finalement, je m’effondre brutalement, maudissant le café Grand-père si amère.
Demain, je ne bois que de la chicorée, promis ! Juré ! Et je crache dans le bol.
Ricardo Santiago le 07 Mars 2019.
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