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LES MOYENNES CHRONIQUES (d'un artiste méconnu mais plein de talent, moi !)

par chroniquesterriennes.over-blog.com 7 Mars 2020, 08:33

Qu’écrire ? Une fiction ? Une biographie ? Un roman policé ? Oui, policé.
Je me creuse le citron alors que dehors il fait si froid.
Figurez-vous que nous sommes chauffés au gaz… Et alors ? Une ligne de plus.
Voyons ! Voyons !
Peut-être vous narrer les affres, les vicissitudes du quotidien.
Se réveiller le matin, fripé, décoiffé, s’extraire péniblement du lit en chancelant.
Ensuite… Préparer le déjeuner (je passe sous silence la boucle aux toilettes).
Le déjeuner aux uns et aux autres lorsque vous vivez en famille, femme, enfants et vous.
Faire l’appel de la jungle ! Bousculer tout ce beau monde qui ne pense qu’à dormir.
« Debout ! les morts !!! »
Ces sacrifices, mon bon monsieur, cet altruisme, cette dévotion pour les autres.
Ce jour-là, par un réflexe stupide et pour changer un peu, je me jette sur le lave-vaisselle afin d’en extraire ce qu’on trouve dans ce type d’engin : Assiettes, verres, couverts…
De plus, c’est une méthode comme une autre, pour que, du premier au rez-de-chaussée, les deux gamins et l’épouse s’arrachent à leurs songes et puissent démarrer leur journée joyeusement.
Par expérience, lorsque que je décidais de me lancer dans une telle opération, j’entendais toujours le mélodieux murmure de ma partenaire qui hurlait.
J’aimais bien la faire chier.
Au bout de tant d’années devenues longues, l’être aimé devient un épouvantail.
Aux lueurs de l’aube, donc, tintement de vaisselles et ce qui devait arriver, arrivait.
Cris et chuchotements, plutôt hurlements en l’occurrence.
Les gamins ouvraient les yeux sous la douce incantation de leur maman chérie (j’ai encore raté l’avion).
Que du bonheur !
A table, mine des fêtes, mieux défaites, mais tout le monde devant son bol, c’était déjà ça.
Chacun s’égaya ensuite dans son coin pour se préparer, se débarbouiller, se laver les dents et s’habiller.
Ma sorcière disparue la première avec une mine d’enterrement dans la rue, mangée par l’obscurité.
Puis, s’en allèrent le garçon et la fille.
L’atmosphère matinale n’avait pas été radieuse ni étincelante, pas grave !
J’étais enfin libre de faire du bruit, hurler, chanter, mettre la chaine stéréo à fond, me noyer dans du café.
Pour finir, prendre le Transilien et rejoindre les hypocrites, veules, tordus, du métro puis du boulot.
Une vie pas facile, mais il faut bien gagner quelques sous.
Ce soir, j’ai un petit projet en tête pour emmerder madame, oui ! oui !
Casser des assiettes, casser des verres et casser ma voix.
Ça mettra une folle ambiance pour fêter la mort d’un couple. Une vraie dans macabre.
 
Ricardo Santiago, le 07 mars 2020

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