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Les histoires de Ricardo 6

par chroniquesterriennes.over-blog.com 7 Juin 2020, 16:41

Les histoires de Ricardo 6

Carré Sénart, Plouc Land, le diable nous a investis.

Satan t’habite (attention, ceci n’est pas une tentative de jeu de mots grivois, voire vulgaire, voire bas de plafond).

Que fais-je ici ? Dans quel état gère ? (merci Ikea et Conforama).

Nous nous sommes préalablement tapés les camions, les automobilistes vindicatifs, les motos kamikazes pour l’achat... hypothétique d’un lave-vaisselle si je ne m’abuse.

Résultat des courses ? Presque toutes les boutiques sont fermées, ça tourne pas rond au Carré Sénart. Néanmoins, quelques consommateurs de Mac Do traînent là, masqués, certains l’étaient même avant le coronavirus et le resteront jusqu’à leur trépas, c’est peut-être mieux comme ça. On est parfois déçu quand les masques tombent.

Les adorateurs de Carrefour font pénitence, se jettent sur les promos comme des morts de faim, intégristes des soldes, admirateurs du Dieu Pan dans les dents (mais masqués).

Quelques-uns se baladent simplement au milieu de rien, errent, sapés en jogging, aussi sportifs que l’était ma grand-mère qui ne faisait pas du vélo et n'avait pas de ceinture noire (elle ne mettait pas non plus Pépère KO au fond de la baignoire).

Style décontracté, ventre dodu en bandoulière, l’acheteur type de chez Carrefour surprend par sa beauté cachée, au tréfonds du tréfonds (ne me demandez pas pourquoi un D et un S à tréfonds, merci) mais moins pire que Leader ou les steaks sont à chier plutôt qu’hacher.

Je suis un peu désabusé devant les rideaux fermés, Madame O a eu la bonne idée de prendre une boussole.

Visite du rez-de-chaussée, vide, premier étage, vide, deuxième, vide, Plouc Land est un centre commercial vide de marchandises et pleins de ploucs.

En même temps, nul ne nous bouscule et les poussettes (pas beaucoup) restent à distance respectable.

Par moment, nous sentons quelques odeurs épicées, plutôt et pisser. Ici et là.

Fuyons ce lieu de débauche, de mort, de et de font quatre.

Voyez, mes amis, mes frères, à quel point je conserve mon humour !

J’imagine mon fan numéro un, celui à qui je file des crampes d’estomac, s’ébaubir devant ce qu’il faut bien appeler un chef-d’oeuvre littéraire.

À la maison, une fois loin de Plouc Land, nous nous signons devant notre Dieu Président.

Pour nous remonter le moral, direct sur BFM, ça licencie sec, pour le coup (comme disent souvent les jeunes, pour le coup, ceci, pour le coup,cela), ça nous déprime un rien.

Vite du Wagner, Parsifal et persiffleuse. Voilà, pouf pouf, pour le coup, ça va déjà mieux.

Une bonne soupe à l’oignon, quatre épisodes de L’homme du Picardie avec son immense péniche et dodo en rêvant de caddies, de centre commercial déserté et de canards dans l’étang.

Quel rapport entre ce récit et les canards ?

Aucun, mais si je ne termine pas mon oeuvre par le mot canard, j’ai le bourdon, le cafard et la blatte.

Ricardo Santiago le 30 Mai 2020

L’image contient peut-être : intérieur

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