Les histoires de Ricardo 45
Je veux pas y aller…Non ! Non ! Carrément, je fais un caprice, je tape du pied sous les regards dubitatifs, inquiets, sidérés de quelques usagers et badauds.
Mon train (à moi) de ma ligne P (à moi) a été supprimé, froidement, raide mort, adios !
Résultat : une boucle en bus avec des gens masqués, un chauffeur masqué, moi-même masqué et trente minutes supplémentaires dans les dents, une heure de plus sur le trajet habituel.
Mes coups de gueule sont stériles, vains, inutiles et mon séant s’installe à regret dans le car.
La journée débute sous les meilleurs auspices, la bave aux lèvres, gaga à cause de ce virus qui me monte au cerveau.
J’étouffe, respirant abondamment mon gaz carbonique.
Help ! Help ! Help ! Je serai mort avant d’arriver à Melun.
Pourtant, je survis, un roc, un pic, un cap, une péninsule.
Tout ça pour atterrir à la gare du RER D, un rêve pour chacun d’entre nous, voir Melun depuis son RER et partir serein (et pressé) vers d'autres univers.
Sur mon strapontin, j’imagine déjà des aventures de cette trempe, émouvantes pour mon lectorat fidèle, pour la groupie du pianiste, pour notre Pitou.
Madame O invoque les esprits afin que demain le trafic soit fluide.
Je prie aussi, je prie comme je ris…..Allez, à demain …
Ricardo Santiago le 21 juillet 2020
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