Les nouvelles aventures de Ricardo 1

Le périphérique et moi (donc lui pour les autres) 
Je comptais les voitures qui passaient sur le périphérique, c’était distrayant, je ne dérangeais personnne.  
J’aurais tant aimé me motiver, œuvrer, mais le cœur n’y était pas. 
Sans doute était-ce dû à ce masque qui me baillonnait. 
Pourtant, j’essayais de garder le moral, gobant l’intégrale des films de Jean-Claude Vandamne. 
Aujourd’hui, J’arrive à faire le grand écart comme lui entre deux fauteuils. 
J’ai lu dans le train et le métro, le dernier Paris-Match pour faire comme les patients dans les salles d’attente des cabinets de médecin (en faisant le grand écart, toujours). 
C’est intéressant, on y voit de belles photos du couple présidentiel, somme toute charmant, bien sapé, courtois (enfin, l’air)…
Je l’ai lu de droite à gauche puis, inversement pour voir si ça changeait quelque chose, une expérience fascinante.  
Mais… Ma ditraction favorite restait, il est vrai, le décompte des voitures qui passaient non loin du Monoprix (où, contrairement au nom de ce magasin tous les articles ne sont pas au même prix)… 
Entre deux poubelles, l’inspiration m’est venue, toujours à proximité du périphérique, grand écart sur des dépôts d’ordure… Figurez-vous que les automobilistes sont sympas, ils me balancent des pièces. 
Double bonheur et une motivation qui peu à peu revient… 
Je me suis endormi là, jambes écartés et à la maison tout le monde s’est inquiété. Madame O téléphonait partout et Pitou hurlait à la mort.
C’est pas bien… Je rentre en faisant le grand écart à l’envers en marchant sur les mains, j’ai jamais été aussi souple… 
J'ai une allure bizarre mais Madame O et Poitou sont contents. 

Ricardo Santiago le 22 août 2020