L'homme à la couleur indéterminée courait avec son short, un slip peut-être, un maillot, tout ça, sur une pelouse euh... D'herbe couleur... D'herbe.
Plein de mecs bourrés aux as, mais sans cerveau, galopaient poursuivant un ballon. Le joueur fut cisaillé au moment ou, enfin, il touchait la balle, par un adversaire sans couleur, invisible, transparent, inutile, vain, sans intérêt. Courroux du juge de touche qui s'agite dans tous les sens avec son drapeau. L'arbitre ne comprend rien, mais il sait que son juge de touche n'a pas le droit de désigner le joueur par sa couleur de peau, de maillot, de short, de poils, de dents, de caleçon, sinon, sur le terrain, ils vont tous mettre un genou à terre, le bras levé pour manifester leur mécontentement. Alors la partie se poursuit, ça heurte, ça pousse, se piétine et l'arbitre laisse faire, il en a marre de tous ces ahuris, qu'ils s'entretuent après tout ! Ou se noient dans leur montagne de fric.
Pendant ce temps, dans les rues de la ville, on décapite, on tue, on massacre pour des dogmes. Les footeux ne mettront pas le moindre genou à terre pour toutes ces victimes innocentes.
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