Désormais les oiseaux m’accompagnent
Je ne sais pas nager, plouf plouf, ça fait vingt six ans que tu le sais.
Les requins viennent me renifler, j’ai peur, désespérément, je te fais des signes.
Je crie, j’appelle, je supplie…
Avec ta morgue chevillée au corps, tu ne bouges pas, sur ta planche à repasser bien en sécurité, tu me regardes me noyer.
J’arrive, grâce à Dieu ou à un mirage, je ne sais plus, à toucher terre.
Désormais, tu parais loin, moche, terrifiante, égoïste, fière de ton aisance à surfer sur les vagues.
Pourtant, j’aurais dû m’en douter, tes allures de despote, ton visage antipathique qui faisait fuir les voisins.
Je remonte la pente, les amis ont fui, jamais là quand on a besoin d’eux.
C’est dur, mais je n’ai pas le choix.
Sans m’en rendre compte, j’évite les gens, ma confiance s’est envolée, peut-être à tout jamais.
Mais, la maison est apaisée depuis que tu as rejoint d’autres lieux. Ici tout respire enfin.
Les prédateurs ne t’approcheront pas, ils ont trop peur de toi et de ton coeur de pierre.
Quant à moi, j’apprends le langage des oiseaux.
Ils chantent, loin de tes rugissements et réenchantent ma vie.
Une page se tourne, j'ai jeté au loin le souvenir de ces jours malheureux.
Présent et avenir sont là, purifiés et prometteurs.
Ricardo Santiago le 01 juin 2021
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