Chronique 18

Chronique 18

Concert de craquements de doigts ce mardi ou je fais mon trajet de quarante minutes debout, ils sont tous revenus les craqueurs de phalanges.

Tous avec la tête plongée dans leur portable.

Gare de l’Est, ce sont des vagues humaines qui déferlent sur le quai de la ligne quatre, ils se battent pour pénétrer dans le métro, ça fait un petit spectacle.

Au travail, aujourd’hui pas de bonjour, pas de bonne journée, rien que des ombres sinistres et sombres d’une journée d’enterrement.

Je m’en bats les couettes, les cacahouètes et le reste, je file dans mon bureau et là, ils m’ont piqué mon fauteuil.

J’insulte ces… gens et je passe pour un dingue dans les couloirs.

Je subtilise à mon tour un fauteuil et je fête cette victoire en sirotant du champagne.

Ce soir l’équipe de France de pieds ballon va jouer, je ne regarderai pas, marre des commentateurs en érection dès qu’un but est marqué devant des équipes de passoires.

La foule hystérique des stades de foot me terrorise, il me faut du calme, nous allons regarder une vieille cassette vidéo d’Edith et Marcel de Claude Le pas clair (donc Claude Lellouche), ce navet m’emmerde grave mais son effet soporifique est bienfaisant.

Je dormirai merveilleusement bien, finissant la journée avec le Stabat Mater de Pergolèse, enlacé avec Odile dans notre lit.

Ricardo Santiago le 15 novembre 2021