Je jette mes stylos, mes feuilles A4, mon encrier, je brûle ma machine à boule (hum) et j’arrête, là, tout de suite, je rentre sous ma couette, me faire oublier, bye bye monde cruel !
J’écoute Zemmour en boucle, puis Pécresse, mais putain ! Qu’est-ce qu’ils sont bons, mais comment font-ils pour être si forts !
Je me sens un nain face à eux, un rien du tout, un microbe, je colle sur le mur de notre chambre des affiches de ces deux monstres politiques et Odile me couvre d’injures car j’abîme le mur.
Je me suis rasé la tête pour être comme monsieur Z et mets, de temps à autre, une perruque blonde pour ressembler à madame P.
En fait, je suis une espèce d’hybride des deux, mon voisin lui aime Mélenchon, l’autre Le Pen.
On s’envoie des boules puantes, ma perruque blonde est de travers, on dirait un pervers.
Au boulot, je leur fais peur, un jour, sans tif, le lendemain blond, enfin blonde.
Tantôt je joue l’institutrice du 78, d’autres fois je traque ceux qui ne sont pas tout blancs dont moi.
J’avale des plats avariés, je deviens tout pâle.
Finalement, ils m’emmerdent tous, je laisse pousser de nouveau mes cheveux, j’assume mes origines et ma haine des politiques vaniteux et carriéristes.
Mes convictions ne me déçoivent jamais et elles me disent de fuir loin des urnes.
Ricardo Santiago le 16 décembre 2021
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