Le café est imbuvable ce matin au travail, au boulot, au turf.
Préalablement, soit, une heure trente avant notre arrivée, nous (moi et mon âme) étions sortis de notre doux foyer où Pitou le chien remuait la queue (beaucoup sont jaloux de ne pas en faire autant, j’ai les noms).
Comme d’habitude, à sept heures quinze, nous croisâmes la dame à la cigarette, qui a un rétro propulseur dans l’arrière train, qui marche en canard et qui fume comme une locomotive.
Nous tentâmes de la dépasser, en vain, et, fûmes vexés qu’elle fût plus rapide que nous.
Sur le quai, toutes les femmes clouées au sol en attendant le train, fumaient.
J’étais attristé pour elles, dès l’aube, déjà à cloper puis à clapoter.
Mais, ma préoccupation première était de poser mon séant pendant les quarante minutes de trajet qui me séparent de la gare de l'Est.
Je m’échauffais déjà pour balancer quelques marrons, fort heureusement, ce jour, tout le monde fut urbain et nous traversâmes assis, un paysage plongé dans les ténèbres.
Et, là, présentement, je sirote un nectar peu savoureux après avoir croisé quelques collègues dont les lèvres étaient cousues et qui avaient décidé de ne pas me dire bonjour.
Ricardo Santiago le 30 novembre 2021
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