C’est le bordel. Bonjour ! Bonjour ! Les hirondelles !
Retour de moi, propulsé de nouveau dans la grande tour de verre pour y faire acte de présence, pointer, sortir mon ordinateur qui déconne et regarder le doux déversement de mails inutiles.
Je me dois de respecter l’humeur des gens, maussades, et je vais leur raconter la triste histoire d’un mec qui se lève à six heures du matin, qui promène son chien en pyjama et en chaussons, des valises sous les yeux, qui touille son lait avec de la Ricoré dedans en regardant BFM avec son lot d’informations anxiogènes.
J’ai mes mouchoirs en papier, pollution, couche d’ozone, Ukraine, chômage, tueries en tout genre, une belle journée s’annonce.
Ce même bonhomme qui prend le train avec son pyjama et ses chaussons, c’est dire à quel point il est mal en point ?
Qui s’en est formalisé dans le train ? Personne ! Arrivé gare de l’Est, achat de vêtements et on revient au début du texte avec notre homme dans sa tour de verre.
À travers les murs en carton, il écoute les conversations de collègues bavards, c’est comme à la radio, mais sans pub.
La journée passe et pour finir en beauté et arrondir ses fins de mois, il bosse dans une mine de charbon.
Retour, le visage noir, les cheveux gras dans sa maison où il s’effondre en suçant une banane.
Odile lève les yeux au ciel, Ricardo ne raconte que des âneries, en fait, il est gras comme un cochon, n’en branle pas une, dors jusqu’à dix heures le matin et sur son bureau tout le reste de la journée.
C’est un affabulateur chronique et voilà tout.
Ricardo Santiago le 17 mars 2022
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