La folle du régiment

La folle du régiment

Je marche le nez levé, j’attends qu’une bombe atomique nous tombe dessus. Je prends dans le pif tous les lampadaires, poteaux et gens que je croise.

Je préférerais, si ça arrive, être en famille, Odile, les enfants, Pitou le chien, les poissons rouges, les perruches et les inséparables… Ouf !

Finalement, ça fait du monde.

Une mort commune avec nos âmes aspirées vers le haut, coucou les ancêtres, maman, mes sœurs (ceux que j’ai connus, ceux d'Odile aussi), bref, les nôtres.

J’ai rencontré il y a quelques années, une folle, une dingue qui avait croisé la mort mais elle est revenue pour emmerder son monde, escroquer ses amis et écrire des proses à rallonge, soporifiques et verbeuses. (Zzzz).

Et oui mes amis, elle avait tutoyé les nuages, résultat ? Elle possédait un pouvoir incroyable, elle avait des visions, on ne pouvait rien lui cacher.

Dès que ses hallucinations la chatouillaient, elle se mettait à hululer comme une alarme de voiture, brusquement, c’était terrifiant, elle s’arrachait les cheveux, les yeux, la peau, un vrai film d’horreur.

Par contre, pour piquer de l’oseille elle n'utilisait pas ses pouvoirs extraordinaires, juste embobiner les ingénus (les cons quoi) et hop ! Vous étiez délesté de quelques milliers d’euros.

Franchement, de l'autre côté, ils auraient dû se la garder, nous aurions évité moult problèmes car elle sévit encore, mais là elle vient de se prendre un râteau, un grand, un beau, en plein sur son gros pif. Bien fait ! Je me marre.

Cela étant, j’évite de trop songer aux bombes, obus et autres armes de destruction, ça me permet ainsi de dormir paisiblement avec Odile qui éclaire mes obscurités.

Ricardo Santiago le 26 avril 2022