Mercredi

Mercredi

On frappe à la porte, je suis avec mon caleçon à fleurs, torse nu, musclé, huilé, beau comme à mon habitude, à mon huis deux représentants se foutent sur la gueule, l’un, vendeur de pompes à chaleur, l’autre de panneaux solaires, je les regarde continuer dans l'allée à exprimer leur sens du commerce avec agressivité et observe à quel point les panneaux solaires sont d’une grande solidité.

Je referme la porte, parade dans le salon devant Odile et Pitou jaloux, qui, pour une fois, ne remue pas la queue.

Nous déjeunons, je me suis vêtu décemment, mon projet pour la journée : la grève.

Je veux manifester devant le pavillon du voisin d’en face qui lorsque Odile sort de chez nous, déballe sa grosse souffleuse pour la séduire, ce pervers.

Il est neuf heures et deux minutes, il est suspendu à sa gouttière qu’il astique depuis cinq heures du matin.

Gilet jaune et pancarte avec inscrit dessus « Stop aux pervers à la souffleuse « je hurle comme un fou ce slogan, il s’étale de quelques mètres, arrachant sa gouttière qui lui tombe dessus puis va se terrer chez lui.

La prochaine fois qu’il exhibe sa souffleuse je lui fais avaler.

Le calme est presque revenu, nos deux représentants continuent leur combat de catch dans la rue et je suis convaincu désormais de la supériorité des panneaux solaire, en tout cas pour les balancer en pleine poire.

Ricardo Santiago le 04 mai 2022