Babeth s’en va en guerre

Babeth s’en va en guerre

Encadrement de la porte, scène un, acte un…Bras écartés, Babeth nous gratifie d’un monologue ciselé à la perfection par elle-même, moment crucial où elle avoue (enfin) à son homme à quel point celui-ci l’a déçu.

« Pourquoi n’es-tu jamais devenu un écrivain ? Si tu savais à quel point, tu m’as profondément déçu «

Acte un, scène deux, réponse du fiancé qui digère mal leur séparation prochaine.

« Mais, je suis un sapeur pompiste de qualité et jamais mes pompes à essence n’ont été désappointées, quant à devenir écrivain, comment aurais-je pu l’être moi qui ne sait pas écrire »

Acte un, scène trois, réponse de Babeth

« Qu’importe ! Je vais te quitter, il fallait bien que je trouve un prétexte à la con pour me tirer de là, bordel ! »

Acte un, scène trois, réponse du pompeur

« Ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s’oublier, qui s’enfuit déjà, oublier le temps des malentendus et des malentendants «

Acte un, scène quatre, réponse de la dame

« Tu chantes comme une Brel (oui je sais ça ne s’écrit pas comme ça mais c’est mon texte) et j’ai rencontré l’amour au coin du bureau avec un trouillard qui pour cacher ses perversités se terre derrière le brouillard de sa cigarette « Putain ! C’est beau comme du Ricardo.

Acte un, scène cinq, réponse de l’être (ou ne pas être) abandonné.

« Et le temps perdu à savoir comment, oublier ces heures qui tuaient parfois »

Acte un, scène cinq, Babeth s’en va en glaire.

« On dirait une chanson tes lamentations, je préfère retrouver mon amoureux qui sent la nicotine, non seulement tu ne sais pas écrire mais tu ne sais pas chanter «

Acte un, scène six et fin, l’amoureux dépité universel

« A coups de pourquoi, le cœur du bonheur, ne me quitte pas, ne me quitte pas, ne me quitte pas…Oh ! Et puis merde barre-toi «

Fin

Ricardo Santiago