J’arrive maussade

J’arrive maussade

J’arrive maussade, après le bouillon de culture de microbes de la ligne 4 où nous sommes les uns sur les autres, nez contre nez, j’arrive en trainant des pieds au boulot comme une âme en peine.

Je sors mon ordinateur de son casier, zouuuuu !!! Et le dépose dans mon bureau où trainent quelques fantômes de collègues disparus (une minute de silence, merci pour eux).

Pour illuminer ma matinée, je jette un regard sur le périphérique au-dessus duquel un ciel sombre domine…Ambiance.

J’ouvre ma boîte mail où quelques messages redondants m’assomment, des chiffres, des chiffres et des employés heureux qui pètent de joie.

Serais-je le seul malheureux dans la tour infernale ?

Je me décide à travailler, c’est-à-dire à me positionner sur mon fauteuil pieds sur le bureau en contemplant le plafond.

C’est d’un stress usant mais que voulez-vous, on n'a rien sans rien et quand faut y aller faut y aller..

D’ailleurs en parlant d’y aller, je vais visiter la machine à café.

Là, des collègues, nous nous saluons, nous faisons la bise, nous nous serrons très fort les uns contre les autres, l’amour domine.

Je suis à deux doigts de tomber de ma chaise, je rêvais, personne ne me fait de papouilles ici, rien, que dalle !

J’ai pris du retard, je remets mes pieds sur le bureau, le plafond n’a pas changé de place, les responsabilités, je vous jure, ça vous tue.

Vendredi 22 juillet 2022, Ricardo Santiago