Quand ne viendra pas la pluie

Quand ne viendra pas la pluie

Nono la passoire danse depuis quinze jours pour faire venir la pluie, habillé en indien, en sioux (je vous vois venir avec vos jeux de mots, un sioux c’est un sioux et autres, indien vaut mieux que deux tu l’auras...).

On dirait un trisomique qui aurait mis les doigts dans une prise, pour le calmer je lui balance des seaux d’eau, mais ça ne l’arrête pas.

J’essaie de le raisonner, lui dis que c’est le meilleur goal de Seine et Marne et que sa légende de passoire, ce ne sont que des mauvaises langues jalouses qui disent ça.

Il continue ses gesticulations grotesques, bientôt rejoint par ses ukrainiennes, plus agréables à regarder mais pas plus douées pour faire venir la pluie.

Nono transpire comme un cochon et très franchement, il pourrait faire son cirque ailleurs, malheureusement il est rejoint par tous les nettoyeurs de voitures, les maniaques de la jante, les pousseuses de caddies et les poules pondeuses, bref les habitants du lotissement.

C’est Danse avec les stars à la campagne, une vague d’agités qui invoquent le ciel en fretillant comme des débiles profonds et sans que la moindre goutte d’eau ne tombe, mais, soudain, enfin, ils s’effondrent tous, d’un coup, un vrai bonheur.

Et…

Une goutte d’eau tombe, une ! Putain ! Ils ont réussi, finalement, Nono je le vénère, il est beau quand il est en jog et que s'addittionnent les ballons dans ses cages.

Deux gouttes, deux, s’échouent dans mon jardin. Nous sommes sauvés, adieu sécheresse !

Sur la tête de DSK plus jamais je ne me moquerai de mon pote de foot, de ses copines ukrainiennes et de mes frères de lotissement.

Mais en même temps, il ne faut pas dire :" Fontaine je ne boirai pas de ton eau." Alors...

Ricardo Santiago le 24 septembre 2022

Ps : Avez-vous, lecteurs assidus, remarqué l’importance de la virgule dans un texte ?