Le mendiant du travail
Je n’en ai pas assez, de quoi ? Du travail, quoi ?
« Donne ! Donne ! Donne ! Dieu te le rendra » dis-je, en chantant avec l’accent de là-bas entouré de deux jeunes filles plantureuses qui dansent autour de moi.
Mon chef, tire la langue, elle descend tellement bas qu’il marche dessus, un encadrant à réaction, en fait en érection.
Ma tentative est un échec.
Il reste sourd à mes doléances.
Je la joue maintenant à la sioux (pardon mais je ne ferai pas la blague, un sioux c’est un sioux), donc, par en dessous, je pique du boulot à mes collègues léthargiques qui ne se rendent compte de rien.
Je reste en extase devant mes tâches laborieuses, jusqu’au moment où je reçois mon bulletin de paie.
C’est un choc, quoi ? Qu’est-ce ? Qu'aperçois-je ? Quel est ce chiffre rachitique ? Ma paie ????
À la maison, je m’effondre sur la banquette, Odile me ranime, Pitou le chien me lèche les orteils.
Brusquement, je prends conscience de mon imbécilité, de m'être trop donné pour si peu.
Je suis mal et mâle, mon généraliste compatit, m’arrête (de poisson), j’ai décidé de soigner ma déprime, de n’être plus un faire-valoir, exploité et peu considéré.
Mon encadrant me réclame « Ricardo pour qu’il revienne » mais Ricardo est sur les rives de l’insouciance, loin de cette vie de fou, à l’écart de l’agitation, un nouvel homme est né moins téméraire, plus baba cool.
Et finalement, il s’en porte plutôt (très) bien…
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