AILES ÉMOi

Alors qu'une raie de lumière s’immisçait entre les rideaux, nos corps s’entrelaçaient tendrement.

Nos baisers étaient brûlants, l’odeur ta peau, ma muse, exhalait un parfum ensorcelant.

Je m'en imprégnais, m'en délectais.

Nos regards se croisaient dans la pénombre, pérégrinations dans les miroirs de l'âme.

Mes mains s’égaraient dans tes endroits intimes, offerts sans pudibonderies.

Aimer sans heurts, respectueusement, du bout des doigts, t'effleurer telle une œuvre d'art.

Des frissons nous parcoururent sous la mélodie de nos murmures dès que le plaisir nous submergea.

Mon éternelle, tu te blottis tout contre moi, moineau chétif que ma protection rassure.

Le temps a suspendu sa course folle.

Le brasier qui nous avait consumé n'attend qu'une étreinte pour jaillir, derechef.

Ton souffle réchauffe mon visage apaisé.

La joie qui rythme mon coeur a chassé les affres de mon passé tourmenté.

Ce Saint-Graal qu'on nomme le bonheur, je m'étais épuisé à le rechercher.

Désormais, il est à mes côtés pour l'éternité.

Le chemin pour m'y conduire avait été traversé d'épines assassines,
les images de la famille idéale saisies de teintes sinistres.

Le vent les a éparpillées, la maison de carton est plongée dans une quiétude ouatée en attendant que s'écrive un nouveau scénario avec d'autres protagonistes.

Des pages immaculées sont griffonnées, ici, avec toi, mon amour, avec la plume légère des fins heureuses.

Texte Protégé Copyright © 2018 Ricardo SANTIAGO