Beaucoup de départs, salut vieil homme aux sourcils broussailleux, qui s’éloigne dans les dédales de la grande cité et que jamais on ne reverra. D’autres encore s’évaporent. Ne reste plus que des photos jaunies (pas Johnny). Madame V avait une jolie robe blanche hier, elle m’a à peine parlé devant l’immense buffet où trainaient divers mets franchement peu appétissants. Quelques vilains avaient ajusté leur masque souriant. Je n’étais pas dupe mais je devais faire avec. Bobby le bricoleur était en forme sortant parfois la tête de tous les dossiers qu’il avait accumulés. Dodo n’était pas avec nous, au moins on aurait un peu ri au lieu de cela je me contente d’observer sans broncher des scènes à l’intérêt modeste. Je préfère dehors. La ville grouille de jolies filles, spectacle dont on ne se lasse pas pour peu qu’on soit sensible à la gente féminine. La fête se termine, enfin, l’événement, le pot de départ, des parts de gâteaux pas des parts de gâteux. La grande prêtresse a traversé la plèbe, ouvrant l’amère, dispensant un peu de bonne heure et de bonheur sur son chemin. Une fois la foule enveloppée de sa lumière, on avait une impression de bien-être. Je sais, ici il se passe des événements étranges, mes amis, mes rares lecteurs. Sans doute ma réalité est mise à mal ou à mâle comme disait les charmants « village people » par ce rêve étrange. Elle apparaît comme une comète qui coure dans l’immensité d’un ciel sombre, elle s’échoue devant moi et j’oublie un temps ma sinistre fragilité. Comme croquer dans un pan d’éternité. A cet instant l’environnement n’a plus de raison d’exister. Seul importe son souffle chaud, son parfum envoutant, la douceur de son épiderme. Après ? Je veux bien mourir avec le souvenir d’étreintes vibrantes et troublantes.
Ricardo SANTIAGO le 19 juin 2013
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