Haïr c’est une perte de temps. Je ne perds pas mon temps.

j'ai mieux à faire..

Je ne pleurniche plus, les gens sont contents quand tu vas mal.

Alors, tout va bien…J’écoute ma  musique à fond et je danse dans le salon. Oui, j’ai un don pour les chorégraphies.

Je suis torse nu, huilé et parfumé, les cheveux en bataille et pendant qu’il neige, je me déhanche.

J’invite le soleil, des copines, c’est un peu le chaos chez moi, tables renversées, bouteilles sur le sol, une boite de nuit dans un lotissement dont je suis le maître de cérémonie.

Mon vieux voisin a fini en bonhomme de neige, on lui a collé une carotte au beau milieu du visage.

Plus de soucis, les lauriers peuvent bien pousser. D’ailleurs ils  bougent aussi, animés par la sono dont le son explose tout.

Les gendarmes frappent à la porte, devant les nanas en mini-jupes, ils ont les yeux qui sortent de la tête et la langue qui touche le sol. Je les invite à prendre un verre, ils repartent en klaxonnant et en zigzaguant.

Les sangliers, les biches, les taupes, les écureuils participent à la fête, les tympans vibrent.

La neige fond, trop de chaleur. Ceux qui m’avaient ennuyé ne sont pas conviés. Je ris, je suis heureux.

Ma joie a été mon rempart et j’ai gagné des batailles. C’est ça que je fête. Je me réjouis  car les vilains qui n’avaient   d’autres buts que de nuire et  détruire, ont vu leur haine se  retourner contre eux.

Haïr c’est une perte de temps. Je ne perds pas mon temps.

La meilleure façon de lutter contre  la bêtise, c’est d’être heureux, le bonheur est l’arme fatale qui éloigne les aigris.

Dans cette immense boutique de bonbons qu’est notre univers, je m’offre des sucreries, c’est vain  et parfois immature mais je ne veux pas me noyer dans la mer de l’amertume  et des incertitudes.

La maison est en liesse, de quoi sera fait demain ? Peu m’importe. Aujourd’hui c’est moi le gagnant !

Le jour s’est levé,  pas de traces de pas sur la neige, je me réveille. La maison est propre, il est temps d’aller travailler. Je vous avoue j’ai un peu déliré, un peu rêvé. Pas d’amis, de musique où que sais-je ?

Qu'importe ! Je suis libre ! Heureux ! même dans mes chimères...

Au loin, d’autres s’interrogent, d’autres se lamentent, d’autres encore déblatèrent sans fin…Et pendant ce temps, tournent les aiguilles de l’horloge.

Pardon ! Mais moi j’ai mieux à faire.

Ricardo SANTIAGO le 19 janvier 2013

 Texte Protégé Copyright © 2013 Ricardo SANTIAGO