Le chant de la sirène

La sirène s'est noyée dans ses certitudes et je l'ai regardée s'éloigner dans les abysses sans la pleurer.

Elle ne savait pas aimer, son cœur depuis longtemps était gelé.

Elle dédaignait le mot respect, un mot trop compliqué.

Cette enjôleuse pouvait avoir les dents aussi acérées et dures que celles d'un requin affamé.

Pourtant à la regarder nager dans les eaux polluées de cette triste société, le sourire en bandoulière, on lui aurait donné le Bon Dieu sans sourciller.

Elle était experte pour amadouer, manipuler, c'était là ses qualités, avant de vous déchiqueter sans le moindre regret.

Un jour, sans doute, tombera-t-elle dans les filets de pêcheurs sans état d'âme et cruels.

Elle usera de ces charmes pervers mais ils lui seront sans aide quand elle rejoindra les enfers.

Ricardo SANTIAGO le 05 décembre 2011