Les "maux" pour le dire

Mai, sombre et pluvieux, le soleil a pris ses bagages, il a déserté. Bye ! Bye ! Ici l’atmosphère est lourde. Tiens ! En bas c’est quoi ces vandales qui cassent ? Les policiers ont pris la tangente laissant les barbares casser ou tabasser selon leur humour, somme toute versatile.

Mais non. Tout va bien.  Ce sont de fausses informations. Des bandes de gamins aimables et avenantes, ont jubilé en fêtant la victoire de leur champion. Elan de fraternité, les millionnaires du ballon rond ont jeté dans la foule des millions d’euros.  Ces gens-là ont  le cœur sur la main.

Les jeunes hyper disciplinés ont ramassé sagement les billets.  Ils se  sont congratulés, embrassés, ils ont fait  l’amour sur   le champ de Mars avec toutes les précautions d’usage.

Pendant ce temps, Monsieur H président du pays le plus joyeux du monde a trouvé les solutions pour éradiquer le chômage. Sa courbe de popularité est  ferme et vigoureuse, elle  s’élève  au sommet pour atteindre 99% de satisfaits.

La presse dithyrambique à son égard n’a  plus la moindre mauvaise nouvelle à annoncer,  Que des bonnes, à vous déprimer.

Et voilà que les nuages disparaissent, le soleil s’empare du ciel, il fait un temps magnifique.  

Les gens sont devenus polis, courtois, gentils. On s’excuse, on laisse les  personnes âgées s’assoir   au lieu de lever les yeux au plafond pour ne pas les voir.

Dans les cités les dealers ne vendent plus rien et laissent s’envoler leur drogue, les guerres d’un coup se sont arrêtées, les soldats ont  abandonné leurs armes, les colombes sont de retour !

Au travail, ça bosse dans la solidarité, plus de jalousies, de harcèlement, plus d’envieux. Harmonie et bonne humeur sont  dans la place.

Que les journées sont belles, plus d’enterrements, plus de larmes, de gens en noir, les cimetières sont désertés.

La terre  tourne rond ou pas. On ne sait plus trop.  

Et moi je profite de cette ambiance, sans savoir au fond si je rêve ou pas.  Mais une chose est certaine, si c’est un songe, je ne veux plus me réveiller.

Ricardo SANTIAGO le 18 mai 2013