Pas de café

Oui ! oui ! Aujourd’hui pas de café, pas de conversation, rien. Mon amie Madame V fait la tête. Visage complètement défait, contrariée.

Alors pendant que la réunion suit son cours et que j’ai la tête engourdie, je l’observe de loin.

Porte fermée, personne ne veut discuter. Porte fermée, c’est ne pas déranger alors je passe devant, ça sent la poudre mais pas la subtile odeur de café.

Moi qui aime tant la douce quiétude me voilà dans les tourments électriques de l’énervement et de la colère. Tout ce que d’habitude je fuis.

La journée passe ainsi, une collègue tousse (tousse pour un), la grippe fait des victimes, l’hiver perdure, pas le moindre espoir d’un temps plus clément à l’horizon.

Mister N est lui d’humeur constante. Il me parle de travail, il ne parle que de travail mais là avec tranquillité.

Dodo nous a fait un superbe plaidoyer sur la souffrance. Comme d’habitude avec cet air hilare qui le caractérise.

J’ai le droit quand même à un café vanille, on me l’a offert.

Je pars enfin, porte fermée, pas d’odeur de café, tant pis. Je croise des tas de filles. François l’ombre du nouveau pape me poursuit, je ne dois pas pêcher. Mais elles ont de jolies jambes. Des éclairs zèbrent le ciel. Si je m’approche d’une donzelle je suis mort et j’irai en enfer.

Je fais profil bas, je prie en silence, les chemins du Paradis mais l’enfer crépite, la flamme qui réchauffe.

Le Diable est un être hilare, les plaisirs de la chair entre deux cerbères on ne les paie pas cher.

Alors je sors des litanies et qui sait si je ne vais pas suivre les interdits.

Ricardo SANTIAGO le 22 mars 2013