Qui sait...

Quelle étrange cousine tu es, je ne sais pas ce qui m'attire chez toi ?

Je n'aime pas ces tristes maisons alignées à l'infini, là où tu vis.

Ici sous un soleil de plomb, sous l'ombre des façades en béton, les gens s'épient, se critiquent mais ils sont gentils, ils te sourient.

Moi je passe pour le français, dans leur bouche ce n'est pas un compliment, je suis un étranger.

Ma famille me regarde comme une pièce rapportée, je me sens mal à l'aise, perdu, sans attache, si ce n'est ma mère comme un phare dans un brouillard épais.

Ce pays n'est pas le mien mais son sang coule dans mes veines.

C'est dans cet univers où je suis égaré que petite fée tu m'attires.

Tu es rebelle, ta vie ne sera pas conforme aux autres vies balisées.

Je ne sais pas ce qui m'arrive, comme la mer est attirée par la rive, je me sens happé vers toi...

Chaque jour, ta beauté étrange me capte, je veux te voler un baiser mais tu es ma cousine, peut-on seulement l'imaginer.

Les volets de la chambre sont clos, le lit nous attend, on ferme la porte, on s'allonge, mon cœur va exploser, tes doigts touchent les miens.

Tu t'approches, je sens ton souffle, nous ne sommes même pas des adolescents, tu poses ta bouche sur la mienne, mon cœur s'arrête de battre.

Pourquoi ta mère est-elle venue brutalement s'immiscer dans notre récit ? Elle nous a fait sortir de cette pièce...

Je savais que tu allais être différente des autres, tu t'es perdue.

je hais l'instant où ta mère est apparue.

Je t'ai vu des années plus tard t'abimer, fréquenter des salauds, si seulement nous nous étions vraiment aimés.

Qui sait....

Ricardo SANTIAGO le 13 novembre 2011