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Super lui

par chroniquesterriennes.over-blog.com 15 Juin 2013, 16:24

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Jeudi ! Je me déguise en super héros, je me prends une journée de repos. J’ai cousu un vêtement chatoyant, cape, masque, Super S. Je bondis, je vole, les gens me regardent impressionnés ou me prennent pour un fou furieux. En bas, à deux heures, un roux nain en roue libre qui veut piquer son portefeuille à une vieille, je veille.  J’interviens, je le soulève, le fais tourner dans les airs et je le balance, arrive un camion qui le projette encore plus haut. On me remercie, on me congratule, la femme de 80 ans veut me faire un bisou mais les zéros jamais ne chôment. Cités en faillite, pauvre France !, immeubles cafardeux,  on dirait du Zola avec ces âmes perdues et sans espoir. Que vois-je ? Casquettes vissées à l’envers, mines patibulaires. Non pas de danger ! Que des  ados lassants qui n’emmerdent que leurs parents. Mais ? Là !!! Dans l’ombre des tours de béton, les marchands de mort. Force bleue ! Pirouette ! Coups de pompes  (j’ai le droit, je suis épuisé), j’arrache des têtes, des têtes tard, des grenouilles moites, poisseuses (merci j’ouvre grand les vannes). Je laisse derrière moi, des types démembrés, on m’applaudit, j’ajuste mes collants de super héros et mon slip par-dessus. Des jeunes vierges s’accrochent à moi, les héros ne font l’amour qu’à une seule femme, la leur ! Parking. La demoiselle est bien téméraire, elle ferme son véhicule dans les couloirs froids aux voitures alignées. Le type, mal rasé (archétype), l’haleine pas fraîche (plus chacal que mouton..La laine pas fraîche), sort son engin et la bave aux lèvres se jette sur la donzelle qui tente de fuir sur ses talons aiguilles, avec sa jupe mini mini. Je l’empêche de commettre son forfait, je suis le justicier dans la ville pour lutter contre les vil.  Le cerveau sur le sol, les yeux qui roulent, le méchant se vide de son sang. Elle sanglote, la belle que j’ai sauvée. Elle caresse mon torse virile, mes mollets puissants, mes bras  musclés. Non ! Non ! Je ne vais pas pêcher, les héros chassent mais ne pêchent jamais. Pourtant ! On fait l’amour sur le capot d’une fiat Berlingo.  Je me fouette, pour me punir.  Il part, les valises pleines de billets, politicard véreux, il quitte le pays mais qui est là, Mains sur les hanches ? Le cœur encore battant. Je pense à ma copine d’un soir. Mais je prie, je lèvre les yeux, je fais mon mea culpa, j’attends une approbation du ciel,  un éclair éventre les nuages, je suis pardonné. La presse n’est pas tendre. Un homme politique retrouvé plié en 4 dans une valise, sous une tonne de billets. Triste fin. Vendredi. Je vais bosser. Mes habits de héros trainent, je les range. Je ne suis plus rien. Un homme comme les autres. Mais demain c’est samedi. Tant de punitions à donner. Qui sait si je ne vais pas, de nouveau, revêtir mon déguisement ?

Ricardo Super  Santiago le 15 juin 2013

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