Train d'enfer....

Parfois il y a des claques qui se perdent.

Le samedi, le train de ma banlieue lointaine, c'est spécial, tous les zonards sont de sortie, les rouleurs de mécaniques aux regards de tueurs, les impolis, les mal lunés, les antipathiques....Faut garder son calme.

Une fille d'une vingtaine années s'étale, les pieds sur la banquette, rien que pour l'énerver je lui fait enlever son sac miteux qu'elle a mis sur une autre place et m'installe.

Elle n'est pas contente, pas grave.

Des jeunes avec des looks de SDF déboulent avec des chiens pouilleux, ils se demandent si ils ne vont pas fumer...Allez les gars roulez moi un join et faites circuler...

Je me sauve, je n'ai pas envie de supporter cette bande de joyeux drilles.

Des têtes patibulaires apparaissent, je ne sais pas si ils ne vont pas me faire la peau, je me fais tout petit.

Ils passent devant moi, je fais mine de regarder ailleurs...Ouf !

Par malchance, je me retrouve avec une gamine bavarde...Elle passe son temps accrochée à son téléphone, sa conversation est à pleurer, elle transpire la bêtise, elle s'aime beaucoup, elle s'admire.

Cerise sur le gâteau, j'ai le droit à la musique au son bien pourri d'un portable, comme c'est devenu une mode..Écouter son portable bien fort pour que tout le monde en profite..Une musique à vomir..

Je me bouche les oreilles...Au loin les jeunes mal sapés fument, les têtes de mafieux parlent fort.

Je regarde le paysage, je me dis que la connerie est sans fond.

Les chiens galeux finalement ont l'air moins stupides que tout ce beau monde.

J'arrive enfin, la gamine continue sa litanie infernale, je ne vois plus les fumeurs perdus dans leurs volutes.

Ricardo SANTIAGO le 06 janvier 2012