Avec mes petites ailes dans le dos sur mon nuage, je regarde le chao qui s’installe. Je secoue le drapeau blanc mais personne ne le vois. Je pleure, des gouttes tombent plus bas, les gens ronchonnent de ce printemps pourri. J’assiste au spectacle du naufrage dont de nombreuses victimes ne sortiront pas vivantes. Que faire ? Dans mon sac des pétales de fleurs, ils virevoltent dans le ciel, je me dis que cela va apaiser la foule mécontente mais ça gronde. Je descends sur terre, on veut me déplumer comme un poulet, m’empailler et me mettre sous verre dans un musée. Je m’échappe sous les balles des chasseurs qui me prennent pour un faisan. Je suis blessé, je me lamente auprès de Dieu qui s’est détourné de ses créatures. Il me dit qu’ils n’ont rien compris que la cupidité conduit aux enfers et que l’humanité a perdu son âme. Il se détourne abattu, les bras ballants impuissant à stopper cette haine qui gonfle prête à exploser et à balayer toute vie sur la planète bleue. J’ai les ailes écarlates, j’ai mal, je cherche du réconfort auprès d’autres anges mais ils ont déserté, dégoûtés devant cette apocalypse. Pourtant au fond de moi, je me dis que tout n’est pas perdu comme une minuscule lueur dans la pénombre. Je dépose mes ailes dans un endroit secret et je vais à la rencontre de ces êtres si étranges et déprimants. Sans doute, finirais-je par découvrir ce qui les pousse vers cette impasse.
Ricardo SANTIAGO
Copyright © 2012 Ricardo SANTIAGO
le 29 avril 2012
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