Un dernier adieu

Le bureau est vide, reste la machine à café. Elle m’avait dit, nous resterons en contact mais après un ou deux sms, elle a disparu. Fourvoyée dans son existence dont j’étais éloigné. 

Un peu de poussière sur les meubles. Dodo est parti aussi, avec sa veste en cuir et son pantalon moulant. Adieu ! Plaisanteries. Adieu ! Erudition, Adieu ! Le Petit Larousse. Adieu ! les cigarettes.

N. est arrivé au sommet, il a goûté à l’ambition et il est devenu insatiable. Il a cependant été malheureux de s’éloigner de son sanctuaire. Presque un deuil.

Puis d’autres s’en furent, au fur et à mesure que le facteur assure. Des ombres qui s’éloignent à tout jamais.

Je me retrouve seul avec mes souvenirs, des sourires et des rires qui résonnent au fond de ma mémoire. 

Moi aussi, à un moment, on m’a demandé de m'en aller. Personne ne se soucie plus d’un type qui traine ses années comme des boulets aux pieds.

Je longe le bâtiment, rangé, trop bien rangé, plus rien ne traine. Le courrier est un vieil objet que nul n’utilise. Le facteur  est un héros disparu sur le champ d’honneur de la modernité.

Mon portable sonne, qui entends-je ? La voix douce de Mme X. Quelle agréable surprise après tant de temps.

On se donne rendez-vous avec Dodo, sa veste en cuir et son pantalon serré. Il pleut, c’est l’automne, c’est plaisant de se retrouver.

Bientôt l’hiver, la morte saison, qui sait de quoi sera fait demain ? On profite de l’instant avant de tourner la page définitivement.

Une autre page s’ouvre, une dernière histoire ?

Ricardo SANTIAGO le 25 avril 2013

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