Pétrifiée par sa lâcheté elle ouvre son ordinateur et écrit son petit texte d’adieu.
Puis une fois sa tâche accomplie, elle s’en retourne à ses occupations.
Le mail arrive très vite à son destinataire, qui le lit avec une profonde amertume.
Voilà, une rupture vivement expédiée. Il bout comme une cocotte-minute prête à exploser.
Les « je t’aime » d’hier n’avaient pas plus de valeur que ce texte bâclé et nauséabond.
Il se sent rabaissé, blessé, humilié.
Pas un dernier regard, une dernière parole.
Pas une jolie lettre faite à la main, écrite avec l’encre de ses larmes, sur un beau papier.
Quel manque de panache !
Nul ultime baiser, nulle ombre qui s’éloigne, un peu romantique et mélancolique.
Une étreinte, un signe, un réconfort, rien…Que les doigts qui courent au loin sur le clavier.
Un mail qui terminera sa route dans une poubelle à tout jamais.
Elle croyait sans doute l’abattre drapée dans son mépris mais il est resté debout.
Il a tourné le dos à ce mélo, d’autres bras se sont ouverts, d’autres baisers offerts, d’autres étreintes.
A chaque fois, il se sentait grandir, plus fort et finalement après la colère, il fut pris d’une compassion pour cette fleur si expéditive.
Ricardo SANTIAGO le 02 mars 2012
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