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Venise au balcon...

par chroniquesterriennes.over-blog.com 19 Août 2012, 20:41

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Laisse les gondoles à Venise...Sheila et Ringo...Oui je sais l'hommage est appuyé pour ce couple de chanteurs...Un rien désuet ! Les jeunes ne connaissent même pas et ne savent pas ce que nos oreilles ont du subir dans les années 70/80.

 

J'arrive à Venise après avoir quitté Bologne, il fait chaud, beaucoup de monde, les vaporettos circulent sur l'eau paisible de la lagune. Mais me demande le lecteur attentif, « qu'est-ce donc un vaporetto ? ». Ce sont des bateaux, bus locaux qui permettent de circuler à Venise.

 

Bref, le nôtre est chargé, bourré jusqu'à la gueule. Vais-je finir comme dans le Titanic ? Me noyant baigné dans la musique sirupeuse de Céline Dion et terminant ma course au fond des eaux sombres.

 

Nul de danger, ces engins sont insubmersibles, ils peuvent contenir jusqu'à 170 personnes. Après un trajet laborieux, nous voici devant l'hôtel, face à la lagune, je vous prie.

 

L'accueil est moins chaleureux qu'à Bologne mais dès que je pénètre dans la chambre, tout va mieux. So romantic. Des poutres apparentes, une vue dégagée, à gauche la place San Marco, en face, des navires qui déploient des ballets permanents.

 

Enjoy ! Cette année je n'irai point me perdre dans des queues interminables pour voir les monuments de Venise, je connais, non ! Non ! Je vais respirer l'air de cette ville loin des meutes de touristes. Me perdre dans les rues étroites, admirer l'eau serpenter le long des bâtiments.

 

Dehors, des chinois, beaucoup de chinois...Habillés comme il y a 30 ans, avec chapeaux et parapluies pour ne pas être agressés par le soleil.

 

Quelques russes, des mexicains (si si) et des français...Toujours distants et méfiants, peu importe !

 

La journée, en cette période de 15 août, c'est la folie, des hordes qui se déversent sur la place San Marco, pas très glamour, cette effervescence.

 

Je m'éloigne et un peu plus loin, presque plus personne, je reste extatique devant l'embrasement de couleurs, les petits ponts qui se reflètent sur l'eau, le parfum de Venise, le ciel est complice, le soleil ami...On croise quelques petites églises, qui n'imposent qu'une certaine quiétude.

 

Fureter de longues heures, loin de la folie d'août...

 

Le soir chercher un restaurant..Hum...C'est la bataille, les serveurs vous interpèlent dans la rue, un peu pénible. La qualité n'est pas toujours présente. Les tarifs sont élevés mais à la limite pas autant qu'à Paris. Les glaces sont délicieuses et les cafés...Mon Dieu ! Décidément seuls les italiens sont Maîtres en la matière !

 

Je marche des kilomètres, je vois défiler mille images, je me retrouve dans un lieu étrange, agrémenté d'immeubles blafards..En regardant de plus près, je remarque des vieux dans des fauteuils. C'est ici que meurent les anciens. Un peu sinistre.

 

Je retourne prendre un bain de foule, l'onde brille de reflets d'argent, les filles sont magnifiques, hautaines...Les amoureux jouent la passion, la vie est belle mais fragile comme une bulle de savon.

 

J'aime Venise...Deux jours, trop courts...Je m'assoie un peu sur un banc, j'observe la vie, la ville, le spectacle ne me lasse pas..Je vais faire un tour à la basilique San Marco...Dômes et fresques, tout en or.

 

On ne peut que s'incliner devant ce chef-d'œuvre mais....Si un Dieu existe, est-il vraiment sensible à cette débauche de luxe, de dorures ? Est-ce décent de mettre en scène les souffrances du Christ dans cette opulence ?

 

A Bologne, il y a une petite église..Simple, dénudée, sans artifice, sans rien d'ostentatoire, brute, humble..Pour moi Dieu c'est ça.

 

Combien de morts, de sueur, de sang, de sacrifices pour édifier ces monuments ?

 

Combien de massacres au nom de Dieu ?

 

Le séjour s'achève, je quitte à regrets Venise....Le voyage est paisible, sans heurt, les paysages se transforment, la nuit étale sa noirceur...Paris n'est pas si loin....L'astre de feu nous gratifie de sa présence. Gare de Lyon....Sur le parvis, je croise de nouveau la jeune fille, petite marchande d'allumettes, allongée là parmi des SDF. Je me demande, encore et encore comment cette femme est tombée si bas...

 

Ricardo SANTIAGO le 18 août 2012.

 

 

 

 

 

 

 

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