Je longe cette onde impénétrable.
Libéré des chaines qui m'entravaient, te rejoignant mon aimée !
Ces quelques années, sans toi, furent un interminable tourment.
Ton rire, tes caresses, tes baisers, m'obsédaient.
Sur mon atoll de désolation, petit à petit, je m'éteignais.
Le dévouement des miens n'a guère atténué l'abattement qui me dévorait.
Dans notre maison devenue inhospitalière, nul endroit pour me réchauffer.
Tu t'es assoupie, un soir, pour ne plus jamais te réveiller.
Poupée de chiffon inerte, paumée dans les limbes.
Combien de larmes versées en vain ?
Ma divine, déjà, tu étais loin.
Ton parfum flottait dans l'air, constamment.
J'étais devenu un vieux monsieur qui n'avait plus que ses souvenirs.
L'écriture soulageait ma langueur.
Mes mots dessinaient des draps agités, le chant de nos ébats envolés.
Fable de ces jours heureux où nous étions deux.
Aujourd'hui, mon visage gris se reflète sur le tapis d'eau.
Vaporeux, voguant vers ce tunnel lumineux où tu m'attends.
Tes yeux si grands m'attirent tels des aimants.
Ici, pour l'éternité, nous serons amants...
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Ricardo SANTIAGO
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