Je n’en fais qu’à ma tête, je n’ai finalement rien à gagner à cirer des pompes. Je le vois avec son enthousiaste exagéré à travailler jours et nuits sans relâche. C’est triste ! Pour lui n’existe que son boulot. Un univers clôt qui n’ouvre sur aucun autre. J’aime la douceur du vent qui me détourne de la réalité mais la grisaille me mine et même parfois le ciel bleu. Car même lorsque le décor est séduisant, l’envers peut être maussade et laid. Je m’émerveille devant les peintures du quotidien. Les yeux bleus, verts, marrons pour peu qu’ils aient cette lueur mystérieuse, les silhouettes graciles, les cheveux qui tombent en cascade, les immeubles anciens et imposants. Tout paraît m’éloigner de mes taches redondantes. Tout me sépare justement de mon labeur, tandis que lui est noyé dans l’importance qu’il s’accorde. A l’écran plat de mon ordinateur, je préfère les tendres baisers qu’on peut s’échanger, aux tableaux Excel, les corps à corps fiévreux. Aux lueurs atones des bureaux, l’éclat du soleil. Aujourd’hui c’est le chemin sur lequel je veux me perdre, celui des plaisirs coupables. Demain vieux et ignoré de tous, au moins garderai-je ces moments si précieux.
Ricardo SANTIAGO le 4 juillet 2013
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