LES CHRONIQUES DE RICARDO 172

Ils s’en viennent et ils repartent en ce mois de juin gris gris.

Les nuages, décidément, ne veulent plus nous quitter.

Je sature des mauvaises nouvelles et de la barbarie de l’humanité.

Dieu où es-tu ?

En attendant, je suis le justicier dans la ville.


Lutte incessante contre les pachydermes mal embouchés.


C’est ma mission, mon karma, ma vie de super zéro torturé.


J’ai des valises sous les yeux, fourbu de ne pas dormir toutes les nuits.

Cape au vent, sautant de toit en toit, Zorro des temps modernes.

Une agression, fut-elle légère, un bond et je secoue le méchant comme une bouteille d’Orangina.

Mes mains sont des armes qui distribuent des claques dans les poires des antipathiques.

Les policiers retrouvent la racaille démantibulée à chaque coin de rue.

Les prisons ne se remplissent plus, mais les morgues sont saturées.

Le matin, composition du type banal, mal rasé, mal réveillé.


Ma future exm femme me bat froid, la fatigue me submerge.

J’embrasse mes enfants, au fond, mon âme tremble pour eux.

Dans quel monde immonde vit-on !!!


Au travail, l’artiste se coule dans le moule de l’employé modèle.

Je ressens au plus profond de mon être, les personnes fausses, celles qui vous assaisonnent quand vous avez le dos tourné.


Pas grave !

Dans les transports en commun, garder son calme relève de l'exploit.

L’air est vicié, les abrutis, juchés sur des engins à roulettes comme des enfants attardés, filent vers leur connerie.


Mon portable est niché au plus profond de mon sac en bandoulière.


Je sors de cette bulle pour embrasser la cité fut-elle à ce point gangrénée.


Le vent nous souffle que nous sommes vivants.


Alors, mieux vaux avancer.


Le soleil finira par émerger.


Les boules de coton par s’éparpiller puis disparaître.


Dans le lit, mes yeux se ferment.


Les rêves me submergent et je me venge, super héros imaginaire, des tracas de la journée.

Ricardo Santiago le 16 juin 2019