LES CHRONIQUES DE RICARDO 195

Ce matin tout est bien.

Mes amis, mes frères, mes compagnons d'armes m'accompagnent.

Mes nains, mes Huns, mes petites boules de poils, mes gnomes venus terrifier les passagers du train.

Ils en boulottent quelques uns, leurs dents acérées collées.

Pendant qu'ils se sustentent, j'écoute Hervé Villard ou du cochon.

C'est con mais c'est bon.

Je fredonne ces chansons mortelles.

Mardi tout est permis.

À la gare mes petits monstres s'égaillent dans la nature urbaine et betonneuse, je les retrouverai plus tard.

Le train s'est paré d'une ravissante nuance pourpre.

Vraiment mes bestioles apportent de jolies couleurs à la vie !

Au boulot, je continue d'enfiler des perles, rêvassant en embrassant du regard l'azur qui me hante

Sourire béât devant l'immensité.

Parfois, le ciel est le témoin du ballet de quelques corbeaux qui viennent me saluer.

Mon Chef et mes collègues sont gentils et silencieux... empaillés. À ce propos, j'ai eu un mal fou à dissuader mes horribles de ne pas les dévorer. J'ai du leur répéter au moins mil fois qu'on ne mange pas les morts. C'est pas bon. Mais ils sont têtus comme des bourriques. Alors j'ai fourré les empaillés à la naphtaline. Maintenant ils font le tour et en plus, ça sent bon.

La journée défile gentiment.

Ce soir, je retrouve ma bande
abominable et féroce.

Avoir des bons copains
C'est la plus belle chose au moooonnnddeeeuuu
Oui, car un bon copain
C'est plus fidèle qu'une bloonndddeeuu...

On va s'en payer une bonne tranche !

Ricardo Santiago le 09 juillet 2019