LES CHRONIQUES DE RICARDO 197

Violette Nozière et le troubadour de l'amour.

Marvel, DC, WC présentent le dernier long métrage de Bernard Minet en 6D.

Troubadour sillonne les (bi) routes de France, guitare à la main, vivant de sa voix et de ses chansons cons qu'il offre aux sourds et muets contre quelques euros.

Violette, vieille fleur acariâtre qui sent des pieds et tue des gens, s'est échappée de prison en tissant partout (Si vous ne comprenez pas, allez lire les épisodes précédents. C'est pas du facile ici, c'est du sérieux niveau Arte), c'était sans doute son jour de chance sur l'autoroute des vacances.

Bref, ces deux originaux convergent l'un vers l'autre sans se douter que l'amour va bouleverser leurs coeurs.

Au détour d'un chemin, notre pouilleux aperçoit cette superbe créature et c'est le coup de foudre.

Il l'a rattrape, elle balance son corps d'araignée avec sensualité, pattes velues tendues vers l'horizon.

Il dégaine son instrument et compose d'un trait des vers de terre idiots.

Violette tombe sous le charme de cet inconnu crétin qui chante faux et débite les pires âneries convenues.

Hélas ! Il est midi et notre héroïne qui, souvenons-nous, a été mordue par une arachnide radioactive, a les crocs.

Elle salive, bave, boue, son estomac gargouille.

Lui continue à gratter les cordes de sa guitare, sourire béât de tête à claques.

La Nozière ouvre sa gueule et avale d'un coup le chanteur ambulant.

Le troubadour achève son périple, baignant dans le suc gastrique de son amoureuse, heureux, mais mort.

Violette poursuit son chemin attristée et elle entend derrière les gazouillis de son ventre, la complainte de son amour digéré.

Si elle avait un coeur elle en pleurerait presque, mais comme elle n'en a pas, elle est très tranquille et part se chercher un coin pour dormir.

Ricardo Santiago le 11 juillet 2019