LES CHRONIQUES DE RICARDO 198

Je veux être député !

Voire sénateur !

Voire président !

Manger des langoustes géantes, siroter du vin à 1000 euros la bouteille, me gaver de mets de plus en plus fins et de plus en plus onéreux aux frais de ces misérables contribuables.

Mais, mais… Point de polémiques stériles qui font fuir mon fidèle lectorat.

Non ! Non !

Ce matin, je me suis allongé sur les banquettes, les paysans du 77 sont en vacances.

J’ai rêvé d’un monde meilleur.

Comment dire ?

J’étais devenu président (mince on y revient), beau, grand, cheveux courts, rasé, lavé (Maria), parfumé et avec des responsabilités.

Des petites gens, des nains, donc, venaient me cirer les pompes.

Des nains "sera" des nains et nous n’y pouvons rien.

Ma première mission : nettoyer le pays de la racaille qui terrorise le peuple.

Mise en place d’une armée de has-been justiciers, vieux héros en slip aux pouvoirs inquiétants, vieux redresseurs de torts à la gâchette chatouilleuse, momies (sait faire du bon café) loup-garous, sorcières, succubes, incubes c’est l’heure de l’apéricube !

Lâchés dans la nature, incontrôlables mais efficaces, ils maintiennent l’ordre et le bon peuple applaudit.

Puis augmenter, zarma la mouche, le smic à 2500 euros nets par mois, vlan ! Et l’économie repart à la hausse, ça consomme à tout va ! Ça gaspille ! Ça mange ! Ça grossit ! Tout le pays jubile.

Liftings gratuits pour tous, plus de vieux, plus de moches, que des beaux.

Un jour travaillé par semaine et le reste à s’amuser.

Pour la pollution, vols uniquement en planeur…

Voitures à pédales.

Limitation de vitesse à 10 kilomètres heure sur autoroute.

La foule m’acclame, les gens bons m’aiment, même les cochons..

Et..

Je me réveille brusquement, la tête dans le séant (oui, faut être souple), la réalité me rattrape.

Bienvenue dans la réalité.

Ricardo Santiago le 12 juillet 2019